Assez, ça en est trop !!!!

Je vous avais dit mon quartier tranquille. C'est vrai si je puis me permettre la comparaison avec des quartiers plus populaires et plus agités. Mais là je n'y tiens plus ! Mes paraboles auditives, que j'ai fort sensibles, saturent de bruits en tout genre :

- Le mouton qui bêle dans la cour voisine sous ma fenêtre … « Mais quand est-ce qu'on le mange, qu'il se taise enfin? »

- La voisine, la propriétaire du dit mouton, s'époumone en direction de la rue où son mari lui répond de la voiture tout moteur allumé, carrosserie vibrante, qu'il revient ce soir… ou crie après ses enfants qui sont déjà en train de galoper dans la rue

- L'éboueur du quartier passe dès 8h en klaxonnant à tout va. Tandis que le récupérateur en charrette, parcourt la rue en criant … récupère table et tout objet inutilisé cassé ou pas...

- Au coin de la rue, se tient un garage en plein air. Hier, j'ai bien cru assister à ma première explosion de moteur à explosion … l'apprenti avait bloqué l'accélérateur. De la fumée noire s'échappait de cette voiture du diable dont le moteur rugissait….

- Les rues sont animées jusque tard et tôt le matin,.... pas moyen de trouver le sommeil parfois ou de la garder. Et quand résonne le chant du muezzin, tu sais qu'il est trop tard et que tu es complètement réveillé. Le réveil va sonner dans une heure mais impossible de fermer l'oeil et l'oreille.

- La température est clémente et l'isolation n'est pas une norme courante de construction, pas de HQE, pas de chauffage … pas d'isolation phonique non plus. De l'appartement, je suis capable d'entendre les coups de klaxon du quartier, chaque personne poussant la lourde porte d'entrée grinçante, les discussions du docteur au rez-de-chaussée qui raccompagne ses patients à la porte, … et surtout le dimanche matin, au comble de mon agacement, la voisine du dessus ou du dessous se lance dans la confection d'un tiep bou dien pour sa famille. Dés les premières heures du jour, elle joue du pilon pour préparer la base de ce plat en concassant épices, condiments, etc.

Alors quand je me retrouve dans la rue et qu'un taxi à la recherche d'un client me klaxonne, je suis prés de craquer. Je bouche maladroitement mes oreilles de mes mains et poursuit mon chemin...

Arrivée au bureau, je respire un bon coup avant de pousser la porte en alu qui grince, non qui racle le sol dans un couinement suraïgu.

Alors vous comprendrez pourquoi j'utilise mon téléphone en mode vibreur.... j'en ai assez de tous ces bruits... mais où est passé le silence ? Et encore, je vous passe les mariages, les chants et fêtes religieuses du quartier. Je les considère comme normaux: un peu de réconfort dans une vie pas facile ne nuit pas, même à mes oreilles.

En cas de coupures d'électricité, on pourrait croire que le bruit  s'atténue.  Dans un premier temps oui,  mais l'accalmie est de brève durée puisque le couturier et le docteur actionnent leurs groupes électrogènes pour poursuivre leurs activités, de jour comme de nuit. (En période de fêtes, le couturier reçoit de nombreuses commandes à satisfaire coûte que coûte au détriment de mon bien-être !)

Les grasses matinées sont difficiles, mais Ô miracle ! Je rends grâce à l'inventeur des bouchons d'oreilles  dont je ne peux plus me passer. [Pas les boules Quiès en cire qui collent mais les bouchons en mousse, agréable, léger... ou ceux en plastique dont on se sert à l'usine].

C'est un bonheur pour me calfeutrer dans un silence relatif ou plutôt dans un bruit assourdi et enfin me reposer.