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Ce que Val vit...
2 novembre 2010

L'école sénégalaise ne remplit pas son office

Le système éducatif du Sénégal se porte mal.      

Le cabinet de conseil FocusAfrica en arrive à cette conclusion : après trois années d'études, la plupart des enfants ne savent toujours pas lire. Entre mai et juin 2009, ce cabinet de conseil a mené une évaluation des compétences en lecture dans cinquante écoles réparties dans onze régions du Sénégal.

Le rapport d'évaluation montre dans l'ensemble l'incapacité avérée des élèves de CE1 à identifier les lettres et leurs sons, une incapacité à déchiffrer des mots inconnus et des difficultés importantes à lire et comprendre un petit texte. '

Le rapport place le seuil minimum à partir duquel l'élève est capable de lire et comprendre le sens de ce qu'il lit, entre 45 et 60 mots par minute. Au Sénégal, indique-t-il, la moyenne du nombre de mots lus par minute par les élèves de niveau CE1 est de 18 mots par minute.

Faty Kane, coordonnatrice du projet à Niyel, l'agence responsable de sensibiliser sur les résultats de cette étude, explique que 'la lecture constitue l'élément de base du processus d'apprentissage à l'école.

voyelleD'ailleurs, un des objectifs de ces actions de communication sur les résultats de cette étude est d'attirer l'attention de l'opinion publique, mais aussi celle des autorités sur l'importance de la lecture dans le curriculum scolaire'.

Seulement, la responsabilité de s'assurer que les élèves apprennent à lire ne se situe pas seulement au niveau du système scolaire ou de l'Etat, les parents aussi sont concernés.

Choisi parmi les rappeurs et autres sportifs mobilisés pour sensibiliser d'avantage sur cette situation, le rappeur Matador regrette que la plupart des parents ne se posent pas la question de savoir si leur enfant sait effectivement lire.'

Du moment qu'ils vont à l'école, on laisse tout à l'enseignant et on ne se soucie pas de savoir si nos enfants, nos petits frères, nos petites soeurs et autres cousins et cousines apprennent ou non', s'est-il désolé.

Madjiguène Sock, directrice de FocusAfrica et co-auteur de l'étude, partage cet avis et appelle à une action concertée. Selon elle, 'ces lacunes peuvent être rapidement corrigées si tout un chacun y met du sien.

imagesD'autres pays à travers le monde ont pu renverser les mauvaises tendances avec de simples astuces. Par exemple, en incitant les enseignants à créer des environnements lettrés dans leurs salles de classe, ou en encourageant les parents, même analphabètes, à s'investir dans l'apprentissage de la lecture de leurs enfants'.

Le simple fait de demander à un élève de lire pendant un quart d'heure par jour augmente considérablement son niveau de lecture. En effet, selon l'étude, il y a une différence nette entre l'élève à qui on fait faire des exercices à la maison et un élève qui ne bénéficie d'aucun suivi à la maison.

Le lutteur professionnel Zoss a également insisté sur ce rôle des parents dans l'encadrement des élèves à la maison. Il pense que 'l'on n'a pas besoin d'être allé soi-même à l'école pour aider son enfant à apprendre à lire'.

Des campagnes d'affichage, une marche de sensibilisation à travers les artères de Dakar et des caravanes en banlieue en compagnie des rappeurs, comédiens et du lutteur Zoss, ont eu lieu. Le tout, visant à relever le niveau d'un système éducatif qui souffre de tous les maux.

Extrait de l'article d'Amadou Ndiaye

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