« Il pleut, il pleut, bergère ….! »

Le 16 septembre dernier, je travaillais tranquillement installée dans le bureau d'Adrien. Concentrée, je rédigeais le programme de mes animations scolaires.

Assez rapidement, la pièce s'obscurcit et les branches se mirent à fouetter les fenêtres du bureau... puis vint la pluie. Des trombes d'eau s'abattirent sur nous avec force et fracas. Il y avait déjà eu des averses les semaines précédentes mais aucune de cette ampleur.

Bientôt les jardins de la librairie se transformèrent en mare, ils ne manquaient plus que des canards pour compléter le tableau. Quant aux abords de la librairie, ils devinrent rapidement impraticables. Les clients se retrouvèrent contraints d'attendre la fin de cet orage pour essayer de rejoindre leur destination. Les passants trouvèrent un abri très appréciable sous la tonnelle qui couvre l'entrée de la librairie. Semblable à une île, nous vécûmes quelques heures en autarcie : le groupe électrogène assourdissant, garder les pieds au sec, sous la porte de Gaby éponger l'eau jetée par l'orage et la faim au ventre pour les retardataires qui n'avaient pas encore déjeuné....

Médusée par la puissance de l'orage et ses conséquences, je pris des photos (voir albums photos) qui vous permettront de constater que les rues abondaient d'eau avec une vigueur comparable à nos cours d'eau.

Le ministère de l'urbanisme, de l'habitat et de l'assainissement possède des locaux flambants neufs à deux pas de la librairie. Par contre, les infrastructures existent mais  manquent de nettoyage régulier pour absorber de telles précipitations. La rue longe un canal d'évacuation des eaux usées mais dans les rues alentours, peu d'infrastructures pour y charrier ces eaux (dixit par des dakarois).

En discutant avec Jean-Claude, vigile d'un bar, victime des inondations : j'apprends qu' en banlieue, certaines constructions obstruent la course naturelle de l'eau … et empêchent l'évacuation de ce trop plein.

Dans les petites baraques de quartiers plus modestes, il s'en ait manqué de peu que l'eau n'atteigne la limite fatidique de la marche. Les chambres ont été "hamdoulilah" préservées de l'eau. Mais ce ne fut que temporaire puisque vendredi matin, la pluie redoubla d'intensité et les inonda.

Vendredi 25 sept. 8h (oui le 25 sept. ! J'avais dû trop chanter). A peine le temps de monter dans le bus que des pluies diluviennes s'abattirent sur nous. Plus nous approchions de la librairie, plus le niveau des eaux montait.

Réfugiés sous un porche puis dans une cage d'escalier, il nous fallait coûte que coûte rejoindre la terre ferme de la librairie. Nous avons fait la rencontre inopinée d'une infirmière Sally dans la même situation que nous... Ce ne fut pas chose facile, certes nous voyions la librairie mais entre nous, s'écoulait un ruisseau vif et temporaire. Tous les 3, nous avons contourné la difficulté, direction l'hôpital de Fann en car rapide. Sortis du car, nous sommes au milieu des voitures à la recherche d'un passage à gué. Attention où on met les pieds !! Plouf …. trop tard !!! Trempés jusqu'aux os, nous nous sommes faufilés le long des talus de la rue jusqu'en face de la librairie...

Et comme vous le voyez, il nous restait un 2ème canal à traverser.. pas de barque, ni de canöé... heureusement, Hilaire nous a charrié en camionnette... Arrivée 10h passée au lieu des 8h30 habituels. Ouf !! Je me sèche, me change … et me voilà enfin prête à travailler !

PS dans un article ultérieur, à l'approche de la tabaski, je vous dirai pourquoi le terme de bergère convient parfaitement. En effet, les  rues de Dakar regorgent de troupeaux d'ovins dont l'odeur s'affirme après la pluie ... D'ici là, patience !!

Comments

[cbalg]

Bien content de suivre tes aventures sénégalaises, qui plus est, très agréables à lire et... palpitantes!
Claude. (Un oncle d'Adrien. (pas celui du bureau...))

[Baptiste]

En retard, comme d'habitude... Bon anniv Val.

Continue l'écriture de ton enthousiasmant périple, je suis cela avec intérêt.

Bisous.