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Ce que Val vit...
4 janvier 2010

To be or not to be....

b_retJe suis de loin les actualités de mon pays. Et là le débat sur l'identité nationale m'a interpelé. Je suis dans une autre culture alors je m'interroge : qu'est-ce qu'y fait de moi une française ?

La question culturelle fut le sujet de nombreux modules au cours de ma formation avec la DCC. Ce que j'en retiens c'est l'image de l'iceberg : la partie émergée représente ce qui est visible de notre culture dans la vie quotidienne. La partie immergée si importante abrite tous les concepts théoriques qui régissent notre vie : le genre, la foi, le rapport au corps, à la mort, les idéaux, les principes....

Comme je suis dans une autre culture, face à une autre façon de penser, vivre ou croire, il est d'autant plus courant de se poser ce genre de questions, où les situations me poussent à me positionner. Pourtant, être française pour moi cela fait partie de la partie immergée de l'iceberg que j'ai complètement intégrée d'où la difficulté parallèlement de la verbaliser.

Souvent, c'est en réagissant à une remarque au cours de la conversation ou en expliquant ma façon de voir les choses que ma franç'attitude ressort.

Être française, pour moi, cela m'évoque également d'autres réflexions qui pourraient paraître de prime abord comme une digression mais je me lance ?

  • fran_afriqueAu départ, je dois bien l'avouer je n'étais pas à l'aise avec l'Afrique à cause de notre passé colonialiste et de ses résidus encore trop actuels (ex, affaire des déchets toxiques d'Abidjan en 2006). Jusque là je n'avais jamais voyagé en Afrique noire, par peur d'être traitée de toubab et d'ex-colonisateur. J'ai changé d'avis en acceptant mon histoire et ses pages sombres comme les plus belles réalisations. Oui, je suis une toubab. Mes aïeux ont participé à cette entreprise colonialiste de part leur vote ou leur participation tacite... ou l'acceptation de certains discours. Mais aujourd'hui encore par le biais de la presse, on tente de nous faire avaler nombre de couleuvres. A nous d'être des citoyens avisés et responsables à notre échelle.

  • Et encore je ne parle pas de l'esclavage et des théories qui permirent à cette exploitation humaine de voir le jour et de perdurer. La suprématie du blanc sur le noir, … le rapport entre le noir et le blanc. Est-ce que notre soi-disante supériorité économique, politique, financière, culturelle n'a pas planté ses racines dans l'esprit du français à ce moment-là et conditionné notre relation à l'Afrique dès ses fondements ?  On remonte forcément loin à vouloir s'expliquer sur le sujet.

  • Le système français fut adopté dans ce pays jusqu'à son indépendance en 1960. Il a laissé beaucoup de traces quant à la forme du gouvernement et des collectivités (par ex). De plus, le Sénégal est une porte d'entrée vers l'Afrique et se caractérise par sa tolérance et son ouverture d'esprit. Je suis toujours charmée de rencontrer des anciens et de discuter avec eux. Ils parlent un français châtié et imagé, et oui, n'oubliez pas qu'ils sont allés à l'école française

  • marianneEn tant que française, mon passeport m'ouvre facilement les frontières quand un africain se voit refuser régulièrement l'accès à un pays du Nord et/ou reconduire à la frontière manu militari.

  • La France : territoire, frontières, histoire commune, équipe de foot, langue, culture, idéaux, appartenance, hymne et symboles ???

D'ailleurs, un autre paradoxe, quand en France on assiste à une levée de boucliers de  ceux qui pensent et s'expriment, Tintin au Congo ici est une bande dessinée qui a toujours beaucoup de succès (très bonne vente pour mes collègues !) puisqu'il représente une réalité passée tout simplement.

frenchattitudeConnaissez-vous « Rendez-vous en terre inconnue » ? De manière concentrée et accélérée sur quelques jours, ils vivent également la rencontre interculturelle. Le décalage interculturel que je vis est certainement moins grand que ce que d'autres volontaires vivent au cours de leur mission de part cette histoire et de part aussi le fait que les sénégalais côtoient nombre de toubabs depuis fort longtemps et ouverts à l'autre, ils ont déjà fait une bonne partie du chemin vers les toubabs.

 

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